HIER, AUJOURD'HUI, DEMAIN...
Ils nous ont quittés...
Lou Darley, Maurice Stocky, Jean Escax, Claude Evelyne, Zappy Max, Henry Tallourd, Jo Charrier, Ginette Garcin, Sadi, Jean-Louis Tristan, Patoum, Pierre Brun, George Blanc, André Paquinet, Marie-Pierre Vancallement, et ... tant d'autres.
C'est en rouge et c'est souligné? C'est un lien cliquable.
LOU DARLEY S'EST ETEINTE
C'est avec beaucoup d'émotion que nous avons appris le décès de Lou Darley.
Elle était entrée dans l'orchestre de Jacques Hélian le 2 Avril 1952.
" Jacques Hélian ne m'a pas choisie par hasard! " nous disait-elle en 2004. " Il savait très bien ce qu'il voulait : une fille qui sache danser, chanter et participer à un ensemble vocal sans passer des heures en répétitions. Il avait suivi de loin ma carrière et savait que je répondais à tous ces critères. Il m'avait fait une première proposition trois ans auparavant (en 1949 NDLR). J'avais décliné son offre, étant très satisfaite de ce que je faisais à ce moment là. Quand il est venu me chercher à Bruxelles, il savait donc parfaitement ce que je pourrais lui apporter. Et cette fois, j'ai accepté. C'était en 1952. J'ai débuté le 2 avril à Montargis. " Soit six mois environ après le départ de Ginette Garcin.
Pendant la première année, l'orchestre était à son apogée ; elle y a côtoyé Jean Marco, Claude Evelyne et elle joue et chante dans le film " Tambour Battant "; puis, après la mort de Jean et le départ de Claude, elle poursuivra avec Denise Rosia et Jean-Louis Tristan. Elle est restée jusqu'au bout de l'aventure de l'orchestre permanent, soit jusqu'au 15 Mars 1957 où elle était devenue la seule chanteuse " à bord " alors qu'en 1951 elles étaient quatre. Pendant ces 5 ans, elle enregistrera beaucoup de chansons, parmi lesquelles nous retiendrons " Aba daba " avec Jean Marco, " le rossignol cubain ", " Jambalaya ", " il peut pleuvoir ", " Swedish Rhapsody ", " plus je t'embrasse " , " magicien ", " un homme est un homme ", " Toutes les heures qui sonnent " qui n'est autre que la version française de " Rock around the Clock " et " Oh Bessie " qui est peut-être sa préférée.
Après 1957, elle est retournée en Belgique où elle a fait de la radio, de la télévision et…son troisième enfant, Sophie qui a repris le flambeau de la danse et de la musique. Elle a ensuite définitivement abandonné la chanson et s'est installée dans le midi de la France.
Laissons à Henri Merveilleux le mot de la fin : " Nous rêvons pour nous consoler un tout petit peu qu'elle retrouve Jean Marco, Jean-Louis Tristan, et bien sûr Jacques Hélian ! Quel bel Orchestre ! "
Roland Fauré, le 7 Novembre 2016
HENRI MERVEILLEUX EVOQUE LOU DARLEY
Lou Darley a marqué de sa forte personnalité les belles années de l'Orchestre Jacques Hélian.
Cet orchestre a été le seul grand orchestre de scène à avoir des chanteuses en permanence. Bien sûr Raymond Legrand ou Ray Ventura faisaient appel, pour certaines chansons ou pour enregistrer certains succès, à des chanteuses confirmées: je pense par exemple à Irène de Trébert, mais elles "n'appartenaient" pas en permanence à l'orchestre.
L"idée de Jacques Hélian était d'avoir un véritable trio vocal . Il avait remarqué, en Belgique un trio vocal de qualité : le Trio Houssa, composé de Gaston Houssa, Lou Darley et Jean Evrard; puis ce trio recruta d'autres chanteurs, dont Bob Jacqmin, ce qui donna naissance aux "Voix du Rythme" . Hélas, la qualité semble ne plus être au rendez-vous, il était reproché à Bob Jacqmain d'avoir une voix de canard , à mon avis c'était un précurseur....
Bref Lou Darley fut très heureuse quand Jacques Hélian lui proposa de faire partie des "Hélianes".
Ce fut la chanteuse qui resta fidèle à l'Orchestre le plus longtemps, jusqu'au bout. Lors d'une de nos rencontres, je lui avais dit que Jacques avait précisé sur ses carnets, un soir, "absence de Lou Darley", à Cherbourg. Elle me dit "Oui, c'est la seule fois où cela m'est arrivé, j'avais une angine terrible !" .
Quels grands bonheurs nous avons connus et combien grande est notre tristesse. Merci Lou.
Henry Merveilleux, le 15 Novembre 2016
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MAURICE STOCKY et JEAN ESCAX NOUS QUITTENT
A une semaine d'intervalle, les amis et fans de Jacques Hélian ont perdu deux de leurs plus éminents représentants.
Maurice Stocky nous a quittés le 28 Février 2016.
Ami de Jacques Hélian, il avait rédigé la discographie que l'on trouve à la fin du livre " Les Grands Orchestres de Music-Hall en France " et qu'il m'avait autorisé à inclure dans ce site. Maurice m'a également beaucoup aidé à réaliser l'intégrale de Jacques Hélian.
Il ne cherchait jamais à se mettre en avant mais sa chaleur méditerranéenne nous manque.
On relira ici son témoignage avec émotion.
Le 8 Mars, s'éteignait Jean Escax qui fut l'instigateur et l'organisateur de l'inoubliable journée-souvenir du 29 octobre 2006 : là encore, que d'émotion ! On le voit avec beaucoup d'autres dans le film " Vingt ans Déjà ".
Grand connaisseur des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, Jean a rassemblé une précieuse documentation sur Jean Marco que l'on trouvera dans la page qui est dédiée au chanteur-vedette de Jacques Hélian.
Nous ne les oublierons pas.
Roland Fauré, le 11 septembre 2016
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CLAUDE EVELYNE S'EST ETEINTE
CLAUDE EVELYNE S'EST ETEINTE
Si près, si loin...
Dans ce monde de l'instantanéité, il nous a fallu un an pour apprendre la mort de Claude Evelyne, sur les bords du lac Léman! Il y a bien eu un bel article dans Le Matin de Genève mais ce n'est pas un journal que nous consultons tous les jours...En France, bien sûr, rien. Comme d'habitude.
Claude Evelyne, c'est la grande époque de Jacques Hélian: Septembre 1949 - Mai 1953. Nommée tout de suite première voix du groupe Les Hélianes mis en place à son arrivée, Claude Evelyne a beaucoup chanté en duo avec Jean Marco, prenant la place de Ginette Garcin lorsque celle-ci est partie en Septembre 1951. Des dizaines de chansons portent son empreinte et certaines s'attardent dans nos mémoires car on les a beaucoup entendues à l'époque: Sérénade Argentine, Ainsi va le destin, Une Hirondelle, Vive la Vie, Sous le Ciel de Paris, Les Carabiniers de Castille avec Jean Marco, Je te le le avec Henri Tallourd, et tant d'autres...
Après Jacques Hélian, Claude Evelyne, qui était sur le point d'entamer une nouvelle aventure avec Jean Marco juste avant que celui-ci ne trouve la mort tragiquement, a fait une belle carrière à la TSR (Télévision Suisse Romande) puis à la radio. Nous avons longuement échangé lors de la naissance de ce site en 2004 et elle était étonnée qu'on se souvienne encore d'elle en France. Pas du côté des media en tout cas!
RF
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ZAPPY MAX (23 juin 1921- 16 juin 2019)
« Les derniers coups de feu tirés dans les rues de Paris, un groupe de musiciens recruté par moi répète d’arrache-pied » écrit Jacques Hélian dans « Les Grands Orchestres de Music-Hall en France ». (...)
« Zappy Max, de son vrai nom Max Doucet, un grand garçon mince et nerveux, était en rupture d’un numéro comique d’harmonica : « Les Mathurins ». Il passa l’audition devant moi, chanta sans piano, joua de l’harmonica et, tout essouflé, dansa les claquettes sur … de la moquette, le tout en deux minutes. Il fut engagé ».
Zappy Max fut, avec Jo Charrier, l’un des principaux artisans du lancement de l’orchestre et de son succès immédiat. Mais les deux années qu’il passa avec Jacques Hélian entre1945 et 1947 ne furent que le prélude d’une brillante carrière radiophonique, sur Radio Luxembourg d’abord jusqu’en 1966, puis sur Radio Monte-Carlo jusqu’en 1985.
Il évoqua longuement ses années dans l’orchestre de Jacques Hélian dans son ouvrage paru en 2006 aux éditions « Cheminements » et intitulé : « Jacques Hélian et son orchestre : une saga fabuleuse ». Il nous fit aussi partager ses souvenirs sur ce site
RF
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LA DISPARITION D'HENRY TALLOURD
Henry Tallourd vient de s'éteindre à l'âge de 90 ans. Il était entré dans l'orchestre de Jacques Hélian en 1946 et avait battu un premier record de longévité en y restant 10 ans. Pendant les premières années on le vit surtout au trombone et on se souvient de ses solos de jazz, notamment dans "Chocolat", un "swing" de Charley Bazin, ou avec André Paquinet dans "If" ou "September Song".
A partir de 1951, Jacques Hélian l'incorpora dans son quintette vocal aux côtés des Hélianes et de Jean Marco.
Il chanta de plus en plus en solo, donnant la réplique à Lou Darley ("Aba Daba", "Istamboul"), à Claude Evelyne ("Je te le le"), ou à Denise Rosia ("La vitrine du petit bijoutier"). Il se fit entendre dans plusieurs dizaines de titres.
Après 1956, on le retrouve dans le groupe "Les Blue Stars"; mais c'est en tant qu'accompagnateur de Pierre Perret qu'il battra son deuxième record de longévité: 20 ans!
Ici on ne l'oubliera pas.
RF
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JO CHARRIER S'EN EST ALLE: IL ALLAIT AVOIR 100 ANS
Il passa 4 ans dans l'orchestre Hélian dont il fut l'une des figures marquantes: mais laissons donc parler le chef:
"Pour renforcer la formation jouant les tangos (l'orchestre est à l'"Armorial"), vint s'adjoindre un violoniste, ami de Charley Bazin, Jo Charrier. Ce garçon, doté d'une nature comique incontestable, sans cesse grimaçant et inventant des gags avec son violon, faisait rire aussi bien les danseurs que les musiciens. C'est pourquoi je l'engageai à plein emploi, ne laissant jamais passer l'occasion de m'attacher un élément précieux. Il allait trouver dans l'orchestre une place de chanteur, fantaisiste, violoniste et trompettiste jusqu'au 1et juillet 1949.
"Maintenant, on me paye pour faire rire. Avant, quand je faisais le pitre, on me flanquait à la porte!" Il excellait à camper toutes sortes de personnages et imitait l'accent bordelais à la perfection. Zappy Max et Jo Charrier constituaient un tandem fort heureux."
Qui, mieux que Zappy Max, pouvait évoquer le souvenir de Jo Charrier? Cliquez ICI et écoutez.
Propos recueillis le 29 mars 2011.
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LA MORT DE GINETTE GARCIN
Ginette Garcin vient de nous quitter.
Elle est née en 1928 à Marseille , à l'époque où la vie y était plus belle qu'aujourd'hui, ses parents sont restaurateurs et il est fréquent qu'un enfant grandissant dans ce milieu apprivoise la clientèle pour en faire "son public" (autre exemple : Liane Foly).
A six ans Ginette commence des cours de danse et de claquettes, assidûment, durant onze ans. Naturellement, elle chante sans arrêt toutes ces belles chansons marseillaises.
En 1946 Jacques Hélian cherchait une chanteuse pour remplacer Francine Claudel qui désirait partir affronter une carrière solo à travers le monde. L'impresario René Valéry , à Lyon organisa une audition pour présenter un certain nombre de chanteuses à Jacques Hélian. Celui-ci a raconté fort souvent cette anecdote invariablement: Il n'avait retenu aucune de ces chanteuses et annonça qu'il allait réfléchir. Valéry lui proposa d'écouter "une petite" pas vraiment une chanteuse, plutôt une danseuse, mais "elle serait si contente si tu l'écoutais"… Jacques Hélian avait déjà mis son manteau et allait partir, mais il accepta "pour faire plaisir" A la fin de la prestation, il déclara: "c'est celle-là que je veux!"
Jacques Hélian avait un flair étonnant et il ne se fiait qu'à lui-même en ce domaine Une nouvelle fois il ne s'est pas trompé. Il avait senti dans la personnalité de Ginette un petit quelque chose qui pourrait rappeler, par sa voix un peu acidulée et sa façon de bouger, notre Mistinguett, pour laquelle il avait une vénération. Ginette était très jeune, et l'orchestre Jacques Hélian était une école extraordinaire: au sein d'une telle formation un chanteur (ou une chanteuse) apprenait à tout faire et à le faire bien. Il lui fallait aussi aborder à peu près tous les styles, c'est un vrai métier que Ginette apprit, et cela lui servira toute sa vie. Fort jolie à son âge plein de fraîcheur, amusante, son timbre de voix fit merveille dans ce répertoire plein de drôlerie et de bonne humeur. Ginette Garcin a été très importante dans l'orchestre de cette époque.
A l'acmé de son succès, son tempérament volontaire, dynamique lui donna une autorité un peu débordante et elle eut des velléités d'indépendance. Contrairement à ses affirmations Ginette Garcin n'a jamais été "virée". "Je n'ai jamais viré Ginette Garcin" m'a dit Jacques Hélian, elle voulait m'imposer des conditions que je refusais et elle a décidé de partir.
Ensuite, Ginette enregistra quelques disques sans grand succès. Elle épousa Robert Beauvais qui était un remarquable homme de radio et qui lui apprit encore bien des choses. Jean Yanne l'avait bien sûr remarquée, elle devint une interprète idéale pour les chansons de "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil".Ce furent de grands succès mérités.
Le théâtre absorba Ginette, elle s'acoquina avec Jackie Sardou.
Ginette Garcin ne consacra jamais de temps à ses anciens admirateurs de "l'époque Jacques Hélian", prétextant toujours une répétition ou un studio. Dommage! Elle trouva "une famille d'accueil" à la télévision : je n'en parlerai pas n'étant pas spectateur de ces séries. Je donnerai "un tuyau", mais vous y êtes déjà: explorez l'excellent site de Roland Fauré pour entendre notre Ginette Garcin à nous, celle de l'orchestre Jacques Hélian.
Henry Merveilleux, 15 Juin 2010.
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SADI NOUS A QUITTES
Sadi est décédé le 20 Février 2009 à l’hôpital de Huy en Belgique. Le plus grand vibraphoniste belge, compositeur et arrangeur de jazz, était âgé de 81 ans. Né Sadi Lallemand à Andenne, en Belgique, le 23 Octobre 1927. Sadi c’est son vrai prénom qu’il prit comme nom de scène. Il découvre le jazz en 1938 à l’écoute d’un disque de Louis Armstrong, dont il reprit le chant et surtout le scat. Puis Lionel Hampton lui montra la voie du vibraphone et la direction d‘orchestre. En 1945, Sadi a18 ans quand il passe professionnel et tourne en Europe pour l’armée américaine, jouant avec son « Hot Five ». Le jazz connaît un renouveau spectaculaire. Cela s’agite surtout du côté de Liège. Bobby Jaspar, Jacques Pelzer et René Thomas forment les Bob Shots, l’un des premiers combos européens à adhérer au be-bop. Il se produit au festival de Nice en 1948, puis à Paris en 1949. En 1951, les débuts de Sadi à Paris sont durs et c’est comme amuseur, musicien de variétés qu’il gagne son pain.
En 1952, sa carrière démarre vraiment. Il joue et enregistre avec tous les grands de l’époque. Deux ans plus tard, il monte son premier big band. Tous les grands clubs ont résonné du swing de Sadi qui aimait raconter combien « c’était quelque chose de se trimbaler avec un vibraphone dans les rues de Paris ». Sadi travaille avec des jazzmen aussi prestigieux que Lucky Thompson, Don Byas, Jack Dieval, Martial Solal, Pierre Michelot, Stéphane Grapelli, Art Simmons, Kenny Clarke et même Django Reinhardt avec lequel il effectua les derniers enregistrements du guitariste, trois semaines avant la disparition de celui-ci. Il chante et joue avec le groupe vocal les Blue Stars, et dans les grands orchestres de jazz français les plus connus, Michel Legrand, Aimé Barelli (deux ans) Jacques Hélian, (trois ans) Sacha Distel (un an).
Dans ses mémoires, Jacques Hélian dira de lui: « Sadi est entré dans l’orchestre le 16 Novembre 1955 jusqu’en 1957. Musicien extraordinaire et complet, soliste et showman de classe internationale, charmant garçon, buveur de bière réputé, joueur très doué de vibraphone, bango, chanteur et gagman, il sera un pilier de l’orchestre. Pour le mettre en colère, il suffisait qu’un quidam ignorant lui parle de son xylophone pour désigner son vibraphone ! (ne pas confondre cet instrument noble avec un accessoire de cirque, disait-il) C’est un as, et encore un ami, un vrai. » Lorsque Jacques Hélian est tombé gravement malade en Novembre 1956, c’est Sadi qui a dirigé l’orchestre pendant plusieurs semaines.
De retour en Belgique en 1961, Sadi est engagé par l’orchestre de la radio RTBF. Sa discographie est riche de plusieurs œuvres réalisées en « solo », en « quartette » ou aux côtés d’autres musiciens. Il accompagne Caterina Valente dans ses tournées mondiales (5 fois aux Etats-Unis). Il a ses propres shows à la RTB. Ses qualités de musicien ont aussi été récompensées par un Django d’Or en 1996. Il a aussi été élu meilleur vibraphoniste européen en 1998 par le référendum de jazz organisé par les radios RTBF et VRT. Plus récemment encore, en 2007, son album Sadi’s Greatest Arrangements, Flagey Nine Thirty a.m. a été élu le meilleur album de l’année aux Octaves de la Musique en Belgique.
Sadi est décédé dans la nuit du 19 au 20 Février 2009 des suites d’une infection virale alors qu’il était déjà hospitalisé pour divers problèmes de santé.
Jean Escax, 18 Mai 2009.
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C’est avec surprise et tristesse que je viens d’apprendre le décès de Sadi. C’était un grand musicien et un showman de talent. Nos années dans l’orchestre Jacques Hélian me laissent des souvenirs inoubliables. Sa peur de l’avion l’a empêché de faire une carrière aux Etats-Unis, et c’est très dommage, car il avait un talent fou. Nous disions à l’entendre jouer « qu’il aurait fait danser les pierres ! ». Je garde de lui le souvenir d’un « gentil » qui savourait sa petite bière avec plaisir, en bon Belge qu’il était.
Ca va swinguer là-haut quand il va arriver.
Lou Darley.
CONSULTER LA DISCOGRAPHIE DE SADI
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ADIEU A JEAN-LOUIS TRISTAN
Par Henry Merveilleux
Jean-Louis Tristan nous a quittés sans bruit le 19 Juillet 2008, il avait 86 ans. On en a si peu parlé que même ses plus proches amis - dont le plus fidèle d'entre tous, Jacky Guiod - n'ont pas été prévenus!!! Nous devions revenir le voir ces jours ci, j'avais promis de relater quelques propos à Roland Fauré. Hélas, je ne pensais pas que l'on apprendrait son décès. "Surtout prévenez moi, voici deux numéros de téléphone s'il y a le moindre problème" avions-nous précisé. Comme de juste, expédié à l' hôpital de Soissons, seul, aucun coup de fil à personne !
Il était entré dans un "établissement pour vieux", (excusez moi, il faut dire "personnes âgées"), dans l'Oise à 84 km de Paris. Il faut dire "personnes âgées", c'est plus convenable. Pourtant autrefois, on gardait les vieux dans leur famille, près de leurs amis qui étaient présents lorsqu'ils s'éteignaient. Ce n'est plus convenable aujourd'hui, on les expédie loin de nos yeux où ils disparaissent dans le silence d'un ancien cloître, beau sans nul doute, mais d'une tristesse inégalable.
Jean-Louis Tristan avait une passion dans sa vie : chanter ! Il commence par chanter dans des cabarets, Il est remarqué par Charles Aznavour, qui l'entraîne au Canada où il restera plusieurs années, connaissant le succès. Lorsqu'il revient en France , Jacques Hélian a besoin d'un chanteur: Jean Marco vient d'être tué par un ivrogne nommé Lucas, sur la route. On ne remplace pas Jean Marco, on lui succède , et la tâche est ardue. Jacques Hélian ne voulait pas d'une pale imitation de Jean Marco, tous s'ingéniaient à vouloir chanter "comme Jean Marco". Il était impératif de trouver un chanteur ayant une forte personnalité. Jean-Louis Tristan fut choisi. Très différent de Marco " le tendre ", Tristan avait l'air d'un dur . De plus, il n'était pas influencé par son prédécesseur, il ne l'avait jamais vu ni entendu ; il se trouvait au Canada .
Jacques Hélian s'attachait à choisir des chansons, taillées "haute couture", à chacune de ses chanteuses et à chacun de ses chanteurs. Son orchestre, Jacques Hélian voulait qu'il soit un magnifique écrin pour chacun d'eux . Certains ont la vue basse et l'oreille moyenne et nous citent parfois une chanson par "Jean Marco, orchestre direction Jacques Hélian" ! Comme si l'on écrivait "Coco Aslan , orchestre direction Ray Ventura" ! Ce n'est rien retirer au talent du chanteur que de citer d'abord l'entité dont il est alors indissociable : Jacques Hélian et son orchestre. Je pense même le contraire, car Jean Marco n'aurait jamais été celui que l'on aime, sans Jacques Hélian. Même chose pour Jean-Louis Tristan, qui, à ses propres dires, a tout appris chez Jacques Hélian, . "Lorsque l'on a été dans cet orchestre on peut tout affronter, quelle école !" disait-il.
Jacques Hélian connaît de graves problèmes de santé et ne peut plus assumer son rôle avec toute la rigueur qui lui est habituelle. Une chance, Boris Vian est très vigilant sur les activités de l'orchestre, il a été séduit par le chanteur, en particulier dans "Lettre à Virginie", dont il disait que c'était la plus belle interprétation. Boris Vian fait entrer Jean-Louis Tristan par la grande porte chez Fontana que Boris Vian dirige; il en sort de nombreux disques. Puis c'est Molinaro qui s'intéresse à Jean-Louis Tristan pour le faire entrer dans une nouvelle carrière : le cinéma. Cependant Jean-Louis Tristan chante toujours quelque peu, comment pourrait-il vivre sans chanter ? Il avait fait un disque sur ses succès au sein de l'orchestre et, après la mort de Jacques Hélian, il a participé à une tournée , évoquant ces si belles années. A cette occasion j'avais été à Rueil: séance dans l'après midi pour le troisième âge, dans une très belle et grande salle. La première partie était pas mal, sans plus. A l'entracte j'allai voir Jean-Louis et lui parlai de Jacques Hélian. Cela le galvanisa et pour la deuxième partie il fut formidable; il était transfiguré par la pensée de ces moments extraordinaires qu'il avait vécus ! Par contagion, toute la salle se réveilla, ce qui fit rire Charlie Oleg, qui en avait vu d'autres ! J'ai eu la chance de faire engager Jean-Louis dans un établissement des Champs Elysées où, sur une estrade exigüe, il chantait tous les soirs, accompagné d'un piano et de deux autres musiciens. Mais quel plaisir il éprouvait, et quel talent !
Avec l'âge sa voix restait inchangée. Il souffrait beaucoup d'être ignoré et ne comprenait pas que l'on ne fit plus du tout appel à lui, alors que Aznavour, son ami, conservait la même gloire, et Salvador retrouvait une nouvelle auréole.
Il composa une chanson, le souvenir de ses vingt ans; c'est nostalgique, je la réécoute. Pour moi, c'est son testament. Sa dernière prestation a été dans ce cloître, où, cloîtré, il a chanté pour ces vieillards, en fin de vie, sans piano, a capella …le triste chant du cygne.
Henry Merveilleux, 2 septembre 2008
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PATOUM s'est éteint le 5 avril 2012.
Il aurait eu 101 ans le 26 mai.